Lorsqu’un projet de construction est réalisé en conformité avec une autorisation d’urbanisme, la réglementation impose la déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux (DAACT) pour valider officiellement la conformité du chantier. Pourtant, nombreux sont les propriétaires qui, par méconnaissance ou oubli, laissent passer cette étape cruciale. En 2025, cette lacune peut engendrer des conséquences juridiques, fiscales et immobilières lourdes. De la menace d’amendes et de sanctions à la difficulté potentielle de vendre un bien, la non-déclaration de la DAACT peut devenir un véritable casse-tête. Comment comprendre ces enjeux dans un cadre légal de plus en plus strict et quelles démarches entreprendre pour une mise en conformité efficace ? Cet article explore en profondeur la portée de cette déclaration, les risques liés à son omission et les solutions pour régulariser une situation potentiellement complexe.
En 2025, la montée en compétence des services d’urbanisme et la digitalisation des procédures administratives accentuent le contrôle administratif autour des permis de construire et des déclarations liées à leur achèvement. La procédure légale impose de déposer la DAACT dans un délai de 90 jours suivant la fin des travaux, une obligation souvent ignorée par certains acteurs. Pourtant, le dépôt de ce document garantit une traçabilité de la conformité des travaux au regard des règles d’urbanisme et évite blocages et litiges ultérieurs, notamment lors de transactions immobilières ou d’expertises fiscales. À travers des exemples concrets et un panorama des sanctions encourues, cet article nourrit une réflexion utile pour tous les acteurs concernés par la construction ou la rénovation de biens immobiliers.
En bref :
- La DAACT officialise la conformité des travaux au permis de construire et marque la fin administrative du chantier.
- Son absence expose à des sanctions administratives, fiscales, et peut empêcher la vente du bien.
- Une régularisation est possible, parfois des années après la fin des travaux, mais doit être entreprise rapidement pour éviter les complications.
- Les autorités d’urbanisme peuvent infliger des amendes et ordonner une mise en conformité stricte en cas de défaut de dépôt.
- La maîtrise de la procédure et des documents (formulaire Cerfa, attestations diverses) est essentielle pour réussir la mise en conformité.
- 1 Pourquoi la déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux est-elle un document clé pour votre projet d’urbanisme ?
- 2 DAACT non déposée : sanctions administratives et risques liés à la mise en conformité des travaux
- 3 Les implications fiscales d’un défaut de dépôt de la DAACT et comment éviter les pénalités
- 4 Démarches pratiques pour régulariser une DAACT jamais déposée : guide complet
- 4.1 Que faire si les travaux réalisés ne respectent pas entièrement l’autorisation initiale ?
- 4.2 Peut-on vendre une maison sans avoir déposé la DAACT ?
- 4.3 L’administration peut-elle encore agir après 10 ans sans DAACT ?
- 4.4 Peut-on déposer une DAACT plusieurs années après les travaux ?
- 4.5 Quels documents doivent accompagner la DAACT ?
- 4.6 Quels risques en cas de non-déclaration à l’administration fiscale ?
Pourquoi la déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux est-elle un document clé pour votre projet d’urbanisme ?
La DAACT joue un rôle fondamental dans le suivi légal des travaux réalisés sous permis de construire ou déclaration préalable. En déposant cette déclaration, vous informez la mairie et les autorités compétentes que les travaux prévus sont achevés et respectent l’autorisation d’urbanisme. Sans cette démarche, votre construction reste juridiquement inachevée, ce qui peut entraîner de nombreux obstacles administratifs et fiscaux.
Cette procédure est nécessaire pour :
- Permettre au service d’urbanisme de vérifier que le chantier respecte bien les plans et conditions fixées par l’autorisation initiale.
- Déclencher officiellement le délai pendant lequel la mairie peut effectuer un contrôle et, le cas échéant, engager une procédure contre des travaux non conformes.
- Assurer une traçabilité administrative indispensable pour tout futur acte juridique ou fiscal, comme la vente ou la gestion de la taxe foncière.
Contrairement à ce que beaucoup imaginent, le dépôt de cette déclaration n’est pas automatique. Si un permis de construire a été obtenu, c’est au propriétaire de faire la démarche en envoyant le formulaire dûment rempli. L’absence de dépôt ne signifie pas que les travaux sont validés, mais au contraire qu’ils restent dans une zone grise juridiquement parlant.
Pour illustrer, prenons le cas d’un particulier ayant construit une extension de maison en 2022 sans déposer la DAACT. Plusieurs années plus tard, lors d’une tentative de revente, le notaire bloque la signature du compromis, mettant en suspicion la conformité du projet au regard de la réglementation urbanistique. Le propriétaire doit alors engager une procédure de régularisation, avec des frais parfois élevés, retardant la transaction.
| Fonction de la DAACT | Conséquences en cas de non dépôt |
|---|---|
| Validation administrative de la fin des travaux | Travaux considérés non achevés officiellement |
| Attestation de conformité au permis de construire | Risques de mise en demeure ou injonction de mise en conformité |
| Déclenchement du délai de prescription pour la mairie | Prescription étendue, gênant la sécurisation juridique |
| Base pour les services fiscaux | Perte d’exonérations fiscales, risques de pénalités |

DAACT non déposée : sanctions administratives et risques liés à la mise en conformité des travaux
Éviter de déposer une DAACT relève souvent d’une méconnaissance de la procédure ou d’une volonté de contourner les règles. Pourtant, le contrôle administratif s’est durci ces dernières années. Les autorités compétentes disposent désormais d’outils efficaces pour détecter les dossiers incomplets et lancer des sanctions adaptées.
Que risque-t-on en cas de défaut de dépôt ou de dépôt tardif :
- Injonction de mise en conformité : la mairie peut ordonner au propriétaire de régulariser la situation, auquel cas des travaux complémentaires ou correctifs peuvent être exigés.
- Sanctions financières : des amendes forfaitaires peuvent être prononcées, proportionnelles à l’importance des travaux irréguliers, allant jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
- Contrôle approfondi et contentieux : l’administration peut procéder à une vérification sur site, et engager une procédure légale pour exiger la remise en conformité ou même la démolition si les écarts sont trop importants.
Ces mesures illustrent l’importance d’une gestion rigoureuse des documents liés à l’urbanisme. Le délai légal pour déposer la DAACT est fixé à 90 jours suivant la date d’achèvement des travaux. Passé ce délai, sans justificatifs valides, vous vous exposez à des procédures couteuses et complexes pouvant durer plusieurs années.
Il est également important de souligner que l’oubli de la DAACT prolonge le délai de prescription de dix ans durant lequel la mairie peut encore agir en cas de non-conformité. Cela crée une incertitude durable sur la situation juridique de votre bien.
| Sanction | Description | Impact potentiel |
|---|---|---|
| Injonction de mise en conformité | Obligation d’effectuer des travaux complémentaires | Coûts élevés et possible expertise technique |
| Amende administrative | Pénalité financière pour défaut de déclaration | Variable selon l’importance des travaux |
| Procédure judiciaire | Contentieux pouvant aller jusqu’à une démolition | Perte patrimoniale et réputationnel |
Les implications fiscales d’un défaut de dépôt de la DAACT et comment éviter les pénalités
Au-delà des sanctions administratives, ne jamais déposer la DAACT peut entraîner de lourdes conséquences fiscales. En effet, l’administration fiscale considère généralement que le bien est achevé dès sa mise en service, même sans déclaration formelle. Cette situation impose alors le paiement de taxes foncières, qui bénéficient normalement d’une exonération temporaire au titre des constructions neuves.
Voici les enjeux spécifiques :
- Délais de déclaration : la fin des travaux doit être déclarée dans les 90 jours à l’administration fiscale pour bénéficier de l’exonération temporaire de taxe foncière.
- Perte d’exonération : en cas d’oubli, le propriétaire peut se voir réclamer la taxe foncière rétroactivement, sans possibilité d’exonération.
- Pénalités de retard : la non-déclaration expose à des majorations et intérêts de retard, augmentant considérablement la facture.
Par exemple, un propriétaire ayant bâti une maison secondaire sans déposer la DAACT ni effectuer la déclaration fiscale correspondante s’est vu réclamer les taxes foncières des cinq dernières années, majorées de pénalités, pour un montant dépassant 15 000 euros.
Pour limiter les risques, il est donc capital de :
- Respecter les délais légaux de déclaration auprès de la mairie et du fisc.
- Conserver soigneusement tous les justificatifs d’achèvement et de conformité.
- Consulter un expert fiscal ou juridique en cas de doute sur votre situation.
| Aspect fiscal | Obligation | Conséquences en cas de non-respect |
|---|---|---|
| Déclaration d’achèvement au fisc | Dans les 90 jours après fin des travaux | Perte d’exonération, majoration de taxe |
| Justificatifs de conformité | À conserver pour contrôle | Risque de redressement fiscal |
| Respect de la réglementation | Obligation légale pour bénéficier des exonérations | Sanctions financières lourdes |
Rôle de la DAACT dans le contrôle fiscal
La DAACT sert de preuve formelle de l’achèvement et de la conformité aux règles d’urbanisme, ce qui facilite la gestion des droits d’imposition. Les services fiscaux interrogent souvent les mairies pour vérifier ces déclarations avant d’accorder des exonérations. Son absence complique sérieusement les démarches et donne un prétexte à des redressements.

Démarches pratiques pour régulariser une DAACT jamais déposée : guide complet
La bonne nouvelle pour les propriétaires est qu’il est généralement possible de rattraper un oubli de dépôt de DAACT, même plusieurs années après la fin des travaux, sous réserve que ceux-ci soient conformes au permis de construire obtenu. Cette démarche de mise en conformité peut toutefois être lourde et technique.
Voici les étapes à suivre pour mener à bien cette procédure :
- Vérification préalable de la conformité : comparez avec minutie l’état réel du chantier aux plans et prescriptions de l’autorisation. Si des non-conformités sont détectées, une demande de modification ou un permis modificatif doit être déposé avant la DAACT.
- Constitution du dossier DAACT : remplissez le formulaire Cerfa n°13408*05, joignez toutes les attestations nécessaires (par exemple la conformité thermique, le respect des matériaux), ainsi que des photos ou plans à jour.
- Dépôt de la déclaration : envoyez le dossier à la mairie par lettre recommandée avec accusé de réception pour assurer la preuve de la date.
- Suivi administratif : en l’absence de réponse sous 3 mois (5 mois dans certains cas), la non-opposition peut être considérée comme acquise, validant ainsi la conformité de vos travaux.
- Actions complémentaires si non-conformité : en cas de rejet, engagez la procédure de régularisation via un permis modificatif et recommencez la déclaration après approbation.
| Phase | Description | Durée estimée |
|---|---|---|
| Audit de conformité | Analyse technique par professionnel si nécessaire | 1 à 3 semaines |
| Préparation du dossier DAACT | Rassemblement des documents et formulaire | 1 semaine |
| Dépôt en mairie | Envoi avec AR, suivi administratif | Variable selon réponse mairie |
| Opposition ou validation | Délai légal d’instruction et réponse | 3 à 5 mois |
Régulariser une DAACT non déposée demande donc rigueur et préparation. En cas de doute, faire appel à un architecte ou un bureau d’études spécialisé en urbanisme peut faciliter les démarches et sécuriser votre dossier. Il est aussi conseillé d’anticiper ce processus en amont pour éviter toute complication lors d’une vente ou d’une expertise.

Que faire si les travaux réalisés ne respectent pas entièrement l’autorisation initiale ?
Si des écarts sont constatés entre les travaux réalisés et l’autorisation d’urbanisme, il est impératif de déposer un permis modificatif pour régulariser la situation. Cette étape préalable est indispensable avant de pouvoir soumettre une DAACT valide. Ne pas respecter cette procédure risque de renforcer les sanctions administratives et de compliquer la mise en conformité.
Quelques conseils :
- Faites appel à un professionnel pour évaluer les écarts et préparer le dossier de régularisation.
- Anticipez la durée supplémentaire imposée par l’instruction du permis modificatif.
- Préparez des documents détaillés mettant en avant les mesures prises pour minimiser les impacts ou améliorations récentes.
Peut-on vendre une maison sans avoir déposé la DAACT ?
Il est possible de vendre, mais cela comporte des risques importants. Sans DAACT, le notaire peut refuser de signer l’acte et l’acheteur peut vous poursuivre pour vice caché. Il est recommandé de régulariser la situation avant la vente.
L’administration peut-elle encore agir après 10 ans sans DAACT ?
En théorie, la prescription est de 10 ans à partir de l’achèvement des travaux. Sans preuve formelle (comme la DAACT), cette durée peut être considérée comme non écoulée, ouvrant la possibilité d’une action administrative prolongée.
Peut-on déposer une DAACT plusieurs années après les travaux ?
Oui, à condition que les travaux soient conformes au permis délivré. Il est conseillé de faire vérifier la conformité avant dépôt, et de régler les non-conformités par une demande de modification préalable si nécessaire.
Quels documents doivent accompagner la DAACT ?
Le formulaire Cerfa complété, attestations de conformité thermiques et techniques, plans à jour, photos, et selon la mairie, d’autres pièces justificatives peuvent être exigées. Il est important de bien se renseigner auprès de la mairie.
Quels risques en cas de non-déclaration à l’administration fiscale ?
La non-déclaration peut entraîner la perte d’exonérations temporaires de taxe foncière, le paiement rétroactif des taxes dûes avec majorations, et parfois des pénalités financières supplémentaires.

